Drogué au travail c’est ce qui peut vite arriver lorsque l’on se surinvestit dans ses fonctions et qu’on ne vit que pour elles. Par ailleurs cette dépendance sournoise s’avère vite dangereuse pour la personne, son équilibre, sa santé, son entourage et in fine son entreprise.  On fait souvent des liens entre burn-out, stress, risques psychosociaux et addiction au travail. Comme toutes les addictions, celle-ci finit par avoir des conséquences sur la personne.

Ne penser qu’au travail

Le point de départ d’une addiction au travail est souvent généré par une évolution d’un haut potentiel vers une responsabilité accrue, un poste motivant. Souvent l’accession à ce genre de responsabilité est  subordonnée à un challenge plus ou moins implicite parfois énoncé au cœur de la proposition. Ainsi cette stimulation couplée à un réel intérêt pour le job, pousse la personne à travailler avec acharnement, sans compter son temps ni ses extra : horaires lourds voire extravagants, travail à la maison, réunions tardives, sollicitations qui empiètent sur les weekends.

Pour d’autres, l’obsession du travail relève davantage d’une nécessité. La crise, les menaces qui pèsent en permanence sur l’emploi conditionnent les salariés. Ils se sentent tenus de se consacrer à leur travail sans compter. Les burn-out, les dépressions qui peuvent conduire à des gestes désespérés sont souvent la conséquence de ces situations.

Le travail : une addiction

En somme tous les ingrédients sont réunis pour que l’addiction surgisse. Dans ces conditions, la personne ne pense qu’à ça tel un alcoolique qui ne pense qu’à sa dose quotidienne (d’où l’expression anglo –saxonne workalcoholic). Dès lors,elle est soumise à deux tensions fortes qui influent sur son comportement . D’une part, un axe comportemental qui pousse à travailler toujours plus, d’autre part, un axe psychologique qui relève de l’obsession et de la compulsion comme toutes les addictions.

Une résistance à la fatigue

Être drogué au travail se caractérise par un engagement total dans son métier. En effet la personne est mue par une volonté de réussite portée par une forte énergie . En conséquence elle offre une résistance à la fatigue pour un travail qui fait sens. Elle voue une passion indiscutable pour tous les ressorts qui caractérisent son métier. La personne s’identifie totalement à sa profession. Dès lors, la dose quotidienne de travail devient un besoin psychologique et bientôt physique.

Drogué au travail : se sevrer

Etre drogué au travail et en prendre conscience est rare. C’est souvent l’entourage qui se charge par des signaux divers, de signifier la lassitude et le désir de vivre autrement. Surgissent alors des tensions dans le couple, voire des menaces de rupture lorsque les limites sont atteintes. Dans d’autres cas c’est le burn out, la maladie ou une dépression qui frappent  durement la personne concernée.

Des groupes de prise en charge et des thérapeutes spécialisés permettent de sortir de cette addiction et apprendre à vivre autrement. Etre drogué au travail et s’en sortir c’est bien, ne pas replonger c’est mieux. Prendre de la distance et relativiser son rapport au travail peuvent faire l’objet  d’un suivi post cure. L’aide de différentes techniques comme la sophrologie ou la relaxation facilite le retour à la normale. Ainsi, quelques séances suffisent à prendre conscience et à améliorer la situation en peu de temps.

Drogué au travail